Le jugement est tombé. Nicolas Sarkozy a été condamné, lundi 1er mars, à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite « des écoutes ». Son avocat, Thierry Herzog et l’ancien magistrat Gilbert Azibert ont été condamnés aux mêmes peines. Le premier pour corruption et violation du secret professionnel, le second pour recel de violation du secret professionnel. Thierry Herzog écope également d’une interdiction d’exercer le métier d’avocat pendant cinq ans. « Ils avaient parfaitement conscience du caractère frauduleux de leurs agissements », a estimé la présidente de la 32e chambre, Christine Mée, qui a annoncé la décision, lundi en début d’après-midi.
Le 8 décembre, le Parquet national financier (PNF) avait requis contre l’ex-président de 66 ans quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme, estimant que l’image présidentielle avait été « abîmée » par cette affaire aux « effets dévastateurs ». Ces réquisitions concernaient également son avocat Thierry Herzog et le haut-magistrat Gilbert Azibert, également jugés pour corruption et trafic d’influence. La défense de Nicolas Sarkozy avait plaidé la relaxe en dénonçant « un désert de preuves ».
Celui qui a été chef de l’Etat de 2007 à 2012 était accusé, avec son avocat, d’avoir tenté d’obtenir auprès de Gilbert Azibert des informations couvertes par le secret dans une procédure judiciaire en échange d’un poste à Monaco pour ce dernier. Ce jugement est historique, plus de neuf ans après la condamnation de Jacques Chirac à deux ans de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Cette décision est aussi cruciale pour Nicolas Sarkozy, qui affronte dès le 17 mars un deuxième procès, dans l’affaire Bygmalion, portant sur les frais de sa campagne présidentielle de 2012.
Nicolas Sarkozy va faire appel de sa condamnation à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence, a annoncé son avocate lundi. « Je vous annonce (…) que nous allons former un appel contre cette décision », a déclaré Jacqueline Laffont à des médias. « Le président conteste cette condamnation (qui) suscite à la fois notre incompréhension mais aussi (…) notre indignation », a-t-elle ajouté, en qualifiant l’ancien chef de l’Etat de « calme » et « déterminé à poursuivre la démonstration de son innocence dans cette affaire ».