Deux visions de la société, deux visions de la France. Marlène Schiappa était invitée dans l’émission “Face à l’Info” sur CNews ce lundi 10 février pour débattre avec le polémiste Éric Zemmour. L’occasion pour les deux d’échanger, avec une relative courtoisie, sur les valeurs nationales, la discrimination à l’embauche, la théorie du grand remplacement ou la culture française. Autant de thèmes chers au polémiste condamné à deux reprises pour incitation à la haine raciale. Très attendu, le débat s’est longtemps résumé à un affrontement autour de l’assimilation culturelle des étrangers en France. “Ce n’est pas McDonald’s, la République. On ne vient pas comme on est, on s’assimile à une culture dominante’”, s’est notamment exclamé Éric Zemmour.
Des échanges qui découlaient initialement d’un débat sur les prénoms d’origine étrangère, lui même entraîné par une récente décision du gouvernement de rendre public une liste d’entreprises coupables, aux yeux d’une étude, de discriminer les candidats en fonction de leur prénom et de leur origine. Marlène Schiappa a défendu cette pratique appelée “name and shame”, expliquant que la discrimination à l’embauche était une ”épée de Damoclès quotidienne sur beaucoup de citoyens qui sont exclus, qui n’ont pas l’opportunité de prouver leur mérite ou leurs compétences.”
Ce à quoi Éric Zemmour a expliqué que les parents d’origine étrangère devaient s’adapter à la culture française en ne donnant pas de prénoms étrangers à leurs enfant. “Leurs parents auraient dû l’appeler François”, a-t-il lancé, en parlant d’un candidat qui serait écarté d’une entreprise en raison de son prénom. Le tout en qualifiant de “processus sans fin” les volontés anti-discriminatoires. Une politique qui créerait, selon lui, un monde de “victimes à vie.”
Un mot qui a d’ailleurs fait réagir Marlène Schiappa. La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes a estimé que les “victimes” de discriminations étaient “ceux qui sont les cibles des discours de haine.” Elle a notamment pointé un champ lexical qui crée de la peur, à l’image de la théorie du grand remplacement. Invitant la responsable gouvernementale à “aller voir dans certaines régions de France si le grand remplacement n’existe pas”, Éric Zemmour n’a cessé d’attaquer “l’idéologie” de Marlène Schiappa.