Du jeudi 1er au dimanche 4 novembre 2018, les prestigieux cellier et réfectoire de l’abbaye de Tournus accueillent l’exposition Art & Auto. Cette exposition est aussi un moyen de rendre hommage à l’ingénieux tournugeois Gabriel Voisin. Ce dernier né en 1880 est mort en 1973 à Ozenay est l’un des plus célèbres pionniers français de l’aéronautique, tant civile que militaire, ainsi qu’un fabriquant d’automobiles de luxe à la marque « Avions Voisin ».
L’exposition de voitures françaises anciennes de collection est portée par l’association AERAUTO Classic Tournus, crée en 2015. Son président, Michel Borg, précise que l’idée est de recréer avec peu de voitures (une dizaine), par décennie, l’histoire de l’automobile du début du 20e siècle à la DS de 1967, aboutissement d’une technologie travaillée par Gabriel Voisin. La plus vieille voiture la Georges Richard date de 1901. On y découvre une Bugatti, une Panhard Dyna de 52, une Peugeot 202 de 40, une Vespa 400 de 55, une Facel Véga III de 60, une Citroën DS 21 Pallas de 67… En plus, un peu à l’écart, pour mieux les valoriser deux voitures Voisin, une Berline C7 des années 1927 et le Biscooter, moteur deux cylindres de 1950, la voiture d’après-guerre sans permis. Ces voitures appartiennent à des particuliers, des collectionneurs.
Outre les voitures, on peut admirer des tableaux, des photos, des timbres…, sur la thématique de l’automobile, une vidéo et des photos sur Gabriel Voisin.
Deuxième élément motorisée de cette exposition, à l’étage dans le cellier des moines, l’exposition de cyclomoteurs de Franck Chovelon demeurant à Sennecey. Il présente une partie de sa collection privée d’une soixantaine de véhicules français des années 50. Tous ont été fabriqués en Bourgogne : Monet- Goyon à Mâcon (1955), Fonlupt à La Clayette… Des marques peu connues qui ont été avalées par des grands groupes comme Peugeot, Motobécane, Solex. Une de ces deux roues motorisées peut se vendre 500 à 600 euros.
La passion de Franck Chovelon remonte à son adolescence quand il a récupéré deux cyclos des années 50. Au fil des années il a récupéré des belles pièces avec des peintures intactes et tout ce qui gravitent autour du cyclo : des plaques émaillées, des affiches, des pompes… Il remet en état de marche ces véhicules avec si possible des pièces d’origine récupérées chez d’anciens concessionnaires. De cette passion est né un métier. Il a ainsi récupéré des peintures des années 50 de la marque Sprido, usine fermée dans les années 80. Il a redéposé la marque qui lui appartient désormais. Il fabrique ainsi des peintures pour véhicules de collections (2 et 4 roues) avec un concept rétro.
L’exposition est inaugurée par le Maire de Tournus Bertrand Veau et la Conseillère départementale Colette Bettjens. La buvette est au profit du Téléthon.
- Michel Borg – borgmike@wanadoo.fr – www.aerauto.fr
- Franck Chovelon – contact@sprido-peinture.com – www.sprido-peinture.com
Le + de ChalonTV : Gabriel Voisin
Gabriel Voisin, né le 5 février 1880 à Belleville-sur-Saône, et, mort le 25 décembre 1973 à Ozenay, est l’un des plus célèbres pionniers français de l’aéronautique, tant civile que militaire, ainsi qu’un fabriquant d’automobiles de luxe à la marque « Avions Voisin ». Fils d’un industriel de la fonderie, Gabriel Voisin fit ses études aux Beaux-Arts de Lyon. D’abord engagé comme dessinateur, il commença sa carrière en 1903 en travaillant pour Ernest Archdeacon, l’un des promoteurs et mécènes de l’aéronautique naissante.
Gabriel Voisin s’illustra très tôt dans le domaine de l’aviation. En 1905, il modifia un de ses planeurs en hydravion et décolla de la Seine à Billancourt le 6 juin, remorqué par la vedette rapide La Rapière à moteur Panhard de 150 ch. Le vol se fit à une altitude de quinze à vingt mètres sur une longueur de six-cents mètres. L’appareil était un biplan à équilibreur avant, à deux flotteurs (de type catamaran), d’une masse à vide de 360 kg et d’une surface portante totale (deux plans) de 50 m2. La modification du planeur en hydravion pour des essais sur la Seine avait été financée par Ernest Archdeacon, fondateur de l’Aéro-Club de France.
Avec son frère Charles, il créa en janvier 1907 l’entreprise Voisin Frères dans un vaste atelier situé rue de la Ferme à Billancourt. Leur premier client fut Léon Delagrange auquel ils livrèrent un biplan de 10,50 mètres de long, 10 m d’envergure, présentant un empennage cellulaire à l’arrière et un plan « équilibreur » à l’avant.
Malgré la mort de son frère Charles lors d’un accident d’automobile le 12 septembre 1912 avec la baronne de Laroche, il poursuivit jusqu’en 1914 la construction d’avions d’abord pour les gentlemen-pilotes de l’époque puis pour l’aviation militaire. En 1912 Voisin sortit son biplan de 13,50 m à moteur rotatif de 50 ch et ailerons conjugués qui fut acheté par l’Armée.
La réussite industrielle et commerciale vint avec la Première Guerre mondiale, au début de laquelle il présenta au ministère de la Guerre le premier avion à charpente tubulaire entièrement métallique. Équipé d’un seul moteur à hélice propulsive arrière, il offrait un cockpit avant très dégagé et pouvait transporter près de 350 kilos de bombes dans sa dernière version.
En 1918, la guerre terminée, il se détourna de l’aviation et se lança dans la construction d’automobiles, domaine qui lui paraissait constituer un marché plus prometteur. En juin 1919, Gabriel Voisin présenta son premier modèle : la C-1 ; il sera construit à près de cent exemplaires jusqu’en 1920. Après quelques tentatives dans les voiturettes et les motocyclettes, il se consacra à des modèles très étudiés : d’abord la C-1 à quatre cylindres puis la C-2 à douze cylindres en V. Vinrent rapidement la C-4 d’entrée de gamme et les C-S à tendance sportive. Il produisit près de mille voitures par an et remplaça son modèle à succès, la C-4, par la C-7 à partir de 1925. Un an plus tard, il livra ses voitures entièrement carrossées, contrairement aux usages de l’époque où les constructeurs fournissaient des châssis nus aux carrossiers. De 1920 à 1930, la marque Voisin fournira les voitures présidentielles de Paul Deschanel, d’Alexandre Millerand puis de Gaston Doumergue.
L’inventivité de Voisin, son tempérament exigeant et son intransigeance, le conduisirent rapidement à produire essentiellement des véhicules haut de gamme : C-12, C-16, C-18, C-20, C-22 et C-24. L’incendie de son usine, mal assurée, puis la crise économique de 1929 entraînant la morosité du marché automobile dans les années 1930 l’obligèrent à laisser le contrôle de ses usines à des financiers.
En 1938, Gabriel Voisin produisit quelques exemplaires de la C-30 équipée d’un moteur Graham-Paige dont le châssis inspirera André Lefèbvre pour certains éléments de la Citroën DS et qui sera la dernière Voisin. Sa longue fidélité aux moteurs sans soupape, à chemises mobiles, du type Knight, qui fut un avantage aux débuts des années 1920, où les ressorts des soupapes avaient une faible durée de vie, devint un inconvénient et l’empêcha de présenter des moteurs performants et fiables. Ils permirent néanmoins à Voisin de détenir de nombreux records de vitesse sur de longues distances, entre 1925 et 1930 : dix mille kilomètres à 147 km/h de moyenne, puis trente mille kilomètres à 133 km/h de moyenne et, enfin, les cinquante mille kilomètres à 120 km/h de moyenne en 1930.
[…] Lire article texte détaillé et voir de nombreuses photos […]