Sébastien Pellelier-Pacholski, photographe chalonnais expose du 7 juin au 18 juin, à la Chapelle du Carmel, une vingtaine de ses photos en noir et blanc « Instants de ville, désirs de vie ». On peut le définir comme un photographe humaniste de rue.
Interview du Photographe – voir la vidéo ci-dessus
Le Chalonnais Sébastien Pellelier-Pacholski a commencé très tôt la photo en développant avec sa mère de l’argentique à la CCAS de l’EDF. Il s’arrête de nombreuses années à cause de contraintes professionnelles. C’est en 2013 qu’il reprend le chemin de la photo en achetant un reflex numérique Nikon et en adhérant au club Nicéphore Niépce de Chalon. Il travaille actuellement avec des appareils Olympus numériques avec une préférence pour l’objectif 35 mm. (17 au format 4/3)
Ce qui l’intéresse dans la photo de rue, un de ses terrains photographiques de prédilection, c’est la place de l’Humain dans l’espace urbain. Il définit le cadre de la scène de théâtre et attend parfois plusieurs heures, à l’affut, que les acteurs entrent en scène avant de déclencher. Jamais dans sa pratique, il demande aux photographiés de jouer ou de rejouer un instant. Il fait souvent un seul shoot, c’est bon ou pas… Il a une grande empathie pour les sujets. Sur une matinée, il peut faire 250 à 300 déclenchements pour en garder au final 10 %.
Les photos exposées au Carmel datent de 2013 à 2017. Elles ont été prises à Paris, terrain magnifique pour un photographe de rue, à Strasbourg, au Pays basque et une à Chalon.
Pour lui, le Noir et blanc est un vrai parti artistique. Cela lui permet d’effacer tous les codes couleur et de concentrer le regard du visiteur sur le sujet photographié. Il supprime ainsi de nombreux éléments polluant ce regard.
Cependant, il fait aussi de la photo couleur qu’il réserve aux photos de paysage, aux photos urbaines à fort contraste, aux couchers de soleil et aux graphes de rue.
Au centre de l’expo, en grand format, trône le visage de Johana, photo faite à la terrasse d’un café. Cette femme, il la trouve belle avec son regard perdu, si belle qu’elle est la star de l’expo. Vous ne pouvez la manquer. Regardez sa pupille… le photographe admirateur, amoureux au bon sens du terme, n’est pas loin. Il y a comme cela des visages qui vous marquent dès qu’ils apparaissent dans l’objectif… vous savez alors que cela sera un bon sujet, une bonne photo.
Dans son viseur couleur, il voit déjà, avec le fil de l’expérience, ses créations en noir et blanc. C’est en couleurs qu’il les traite pour gérer les contrastes, la luminosité, l’horizontalité et la verticalité avant de la passer en noir et blanc et de finaliser en post production.
C’est sa première exposition, même si on pouvait déjà voir ses photos sur son site (www.pelseb.fr), sur Flickr et Facebook et il en est très ému, ému de montrer son travail dans sa ville, dans la ville de Niépce, l’inventeur de la photo. Le grand format 90*60 permet de voir des détails invisibles de prime à bord sur un écran.
On pourra le retrouver, lors d’une conférence, début septembre au musée Niépce sur son travail remarquable sur la Jungle de Calais. Cette jungle des migrants, il la connaît bien au niveau professionnel. Mais là, c’est un autre regard, un regard humain, empathique, humaniste qu’il porte pendant deux ans sur ces hommes qui ont tout quitté, perdu pour traverser la Manche, pour un avenir plus heureux. Ces photos donneront lieu à un livre coécrit avec l’auteur libraire chalonnais Christophe Reynaud. Celui-ci ne connaît pas la jungle, il écrira son histoire, son ressenti à partir des photos de Sébastien.
C’est la deuxième coopération avec lui. La première était sur le livre photo-poésie l’Abandon du Délice au Plaisir de ma Belle (en vente à l’expo et sur le site de PelSeb).
On attend avec impatience Calais… première approche des photos sur le site de Pelseb et aussi son autre expo sur des graphes de rue parisiens et berlinois.