Il y a neuf ans a eu lieu une catastrophe nucléaire dite inconcevable, aux conséquences mondiales sous estimées et dont les leçons n’ont pas été tirées. La pandémie mondiale du virus a surtout pour le moment des conséquences plus économiques et financières que sanitaires. Écologiquement, on peut même dire qu’elle a eu des effets bénéfiques, ne serait- ce que pour nous faire réfléchir sur nos modes de production, consommation, de transports mondialisés, vecteurs de prolifération (chute de la pollution de l’air, d’émission de CO2 etc…)
Mais il apparaît encore peu probable que, dans l’un ou l’autre cas, la réflexion l’emporte. Le JAPON se prépare à accueillir les Jeux Olympiques en cachant la réalité des dangers post catastrophe : la décontamination complète s’avère impossible. Sauf en changeant autoritairement le niveau de risque : il sera 20 fois supérieur à celui d’avant la catastrophe ! En cas d’accident nucléaire en Europe, nous serions soumis aux mêmes règles du CIPR et du lobby nucléaire : le coût faramineux d’un accident ne pouvant être assuré et supporté par un exploitant, la réglementation le transférera aux victimes, devant apprendre à survivre en zone contaminée. Ce que confirme l’Autorité de Sûreté Nucléaire : « La gestion postaccidentelle d’un accident nucléaire nécessite l’engagement de tous au plan local et national en associant les populations, les élus, les acteurs économiques et sociaux (…) » . Ce que vient de nous dire le gouvernement pour faire face au Corona 19 ! On nous demande d’assumer, par « civisme », les conséquences de choix politiques qui n’ont jamais été soumis à l’avis des populations. Pour pouvoir se préparer à agir efficacement ensemble pour affronter ces situations, il faudrait déjà être informé honnêtement des risques et autres choix possibles.
Dans les zones contaminées par le virus ou des radiations, le retour à la normale revient à recommencer les mêmes erreurs d’appréciation préventive des risques et dangers.
Bref, il parait plus intelligent, aujourd’hui, de s’en prendre aux causes, à leurs responsables, plutôt que de traiter indéfiniment des conséquences prévisibles.
Et pour répondre aux urgences, pour ne parler que de la France et donner un exemple, le gouvernement prévoit de sauver les banques et le CAC 40 alors qu’il laisse crever l’hôpital public, principal rempart pour l’efficience sanitaire. L’Europe, elle, n’ayant rien prévu, n’a rien à proposer.
T.GROSJEAN Porte parole
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