Le reconfinement est nécessaire pour contenir la propagation du virus et protéger la santé des Françaises et des Français. Si à ce stade de la contamination il s’avère nécessaire, il témoigne néanmoins des lacunes du déconfinement. Faute de prévoir, on accumule les mesures sans réflexion ni débat, on culpabilise les citoyens – notamment les jeunes – qui se seraient mal comportés. L’absence de concertation avec les élus locaux pour trouver des solutions adéquates aux difficultés des territoires participe aussi d’une cacophonie et d’une prise de position politicienne, et même populiste en ce qui concerne celle du Maire de Chalon.
Pour l’instant, l’urgence est à la santé, mais il faudra en tirer les leçons par la suite.
La crise sanitaire a aggravé la situation des populations les plus fragiles, qui sont les plus exposées à la crise sociale. Plus d’un million de personnes ont plongé dans la précarité depuis le premier confinement.
Tout un pan de l’économie locale va de nouveau souffrir, notamment les commerces de proximité. Beaucoup d’entre eux sont dans une situation financière catastrophique. Bien que les annonces pour réduire la concurrence entre le commerce de proximité et les grandes surfaces soient une bonne chose pour combattre une situation déloyale, cela ne résout pas pour autant la concurrence avec le e-commerce et les plateformes comme Amazon.
En apparence, le Maire de Chalon, ainsi que d’autres maires Les Républicains de la région, ont pris un arrêté municipal pour permettre aux commerces de centre-ville de maintenir leurs activités. C’est une démarche qui était d’avance vouée à l’échec, les décrets ayant autorité sur les arrêtés municipaux.
Rappelons que la privation des libertés que nous subissons à travers ce confinement pour cause d’urgence sanitaire – dont le but est de ne pas submerger les hôpitaux – est de la responsabilité des gouvernements successifs qui ont supprimé de nombreux lits de réanimation. Cette responsabilité des amis politiques de Gilles Platret est immense. La présidence Macron poursuit ce bel héritage.
Au quotidien, au-delà de l’agitation, la politique locale en faveur du commerce de proximité est loin d’être exemplaire : 700 000 € de bons cadeaux (payés par les contribuables chalonnais) distribués aux plus « méritants » selon Gilles Platret, qui ont été dépensés majoritairement, parions-le, dans les grandes surfaces qu’il conspue aujourd’hui. Grandes surfaces qu’il soutient largement depuis des années avec le choix de l’implantation du multiplex, le nouveau programme de locaux commerciaux de 15 000 m2 qui est en train de voir le jour en zone sud et le projet de la place Général de Gaulle.
En attendant nous devons gérer cette crise sanitaire, protéger la santé et l’économie locale, avec des propositions comme la mobilisation pour la taxation exceptionnelle du e-commerce afin d’abonder un fonds de soutien pour le commerce de proximité, l’ouverture des librairies – la culture étant un besoin essentiel, la généralisation du télétravail dans les services de la ville le plus possible, l’accompagnement urgent des dispositifs de «Click&Collect » localement, la mise à disposition de chèque alimentaire, et bien sûr, la création d’un revenu universel pour amortir les effets de la crise pour les ménages les plus vulnérables.
Les élu. e. s Bien Vivre à Chalon
Mourad Laoues, Amandine Ligerot et Christophe Regard
Photo ajoutée par CTV