La réouverture des établissements scolaires risque-t-elle de faire repartir l’épidémie? Ce lundi 26 avril marque la rentrée en présentiel pour les élèves de maternelle et de primaire, trois semaines après leur fermeture annoncée par Emmanuel Macron. Les collégiens et les lycéens doivent suivre une semaine plus tard. Le président a à cette occasion adressé sur Twitter un message d’encouragement aux enfants et aux parents dans lequel il plaide pour cette réouverture des établissements scolaires « avec un protocole strict », les écoles permettant « de lutter contre les inégalités sociales et de destin ».

La volonté de l’exécutif est marquée, ou presque. Dans les colonnes du Parisien, un fidèle du président explique qu’il s’agit « à nouveau » d’un « pari » pour le gouvernement avant de se corriger et d’évoquer « une volonté farouche » du président. Le terme « pari » a depuis longtemps été banni dans le vocabulaire des ministres, notamment chez Olivier Véran. Reste qu’au sein des cabinets, la reprise des cours en présentiel a tout d’une nouvelle prise de risque à en croire les confidences de certains. « Il ne faut pas se louper », « on est dans un équilibre subtil », « on jette une pièce en l’air »… Les précautions sont de mises pour les conseillers et proches de l’exécutif cités dans la presse, la situation sanitaire étant loin d’être sous contrôle.

Selon les dernières données officielles, on recense en moyenne 30.000 contaminations confirmées chaque jour. Un indicateur certes en baisse mais qui reste élevé trois semaines après la fermeture des écoles. « Nous sommes sur un plateau qui peut évoluer dans les deux sens », note pour sa part William Dab dans le JDD. L’ancien directeur général de la Santé reproche aux autorités de ne pas assurer un suivi suffisant des contaminations, rendant de facto impossible de déterminer quelle conséquence exacte aura la réouverture des écoles: « La fermeture a un double effet: elle limite les contacts entre les enfants et les personnels et conduit les parents à rester davantage chez eux. Mais on ignore le rôle de ces deux éléments », note l’épidémiologiste. En l’absence de données fiables sur l’importance ou non des école dans la circulation du virus, William Dab considère qu' »on pilote à l’aveugle ». Le professeur Éric Caumes considère quant à lui que cette reprise en présentiel « n’est pas très raisonnable » alors que les chiffres ne sont « pas encourageants ». « Cette décision est donc une expérimentation grandeur nature: si l’épidémie repart dans dix jours, on aura la preuve que ce rôle est réel », poursuit William Dab.

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