La calendrier risque de s’accélérer dans les prochains jours. L’exécutif devrait prendre une décision d’ici la fin de la semaine, après s’être donné le temps de la réflexion, avoir mené des consultations et avoir prévenu que le couvre-feu à 18 heures n’était pas suffisant pour freiner la propagation du Covid-19.
L’hypothèse la plus probable, à ce stade, est que notre sort soit scellé ce week-end. Un nouveau Conseil de défense pourrait se tenir samedi, car les membres du gouvernement auront alors en main les résultats des différentes études menées sur la propagation des variants et le bilan du couvre-feu à 18 heures. Quant au chef de l’État, la piste d’une allocution ce dimanche tient actuellement la corde. « Dimanche soir, c’est la plus grosse exposition » pour lui, souligne un conseiller ministériel. Et « attendre mercredi est quasiment impossible, car les projections liées aux variants ne permettent pas ce luxe. Cela donnerait l’impression qu’on inflige un supplice aux Français qui n’en peuvent déjà plus », confie un proche d’Emmanuel Macron.
Un reconfinement paraît être le scénario inéluctable. Quant à ses modalités, l’exécutif semble avoir la volonté de trouver un équilibre. Selon un proche d’Emmanuel Macron, « les enseignements des deux premiers confinements ont été tirés. Il faut aller vers une formule hybride, sans changer notre doctrine ». Emmanuel Macron souhaite un reconfinement moins dur pour les jeunes, car « le président est plus inquiet que jamais des impacts psychologiques d’un troisième confinement », confie un conseiller ce jeudi. « Rééquilibrer en faveur des jeunes, c’est bien l’idée », a glissé à l’AFP un membre de son entourage partisan d’un confinement plus ouvert pour les jeunes. Mais la décision du chef de l’État n’est pas encore prise et la priorité sanitaire peut tout emporter si d’ici au week-end les chiffres se révèlent trop inquiétants. Emmanuel Macron avait annoncé la semaine dernière à l’université de Saclay le retour des étudiants en présentiel à la fac un jour par semaine.
Comme l’a indiqué ce jeudi matin Gabriel Attal sur France inter, la piste d’un allongement des vacances de février est l’une des options principales sur lesquelles travaille le gouvernement. En effet, une telle mesure permettrait de freiner la circulation du variant tout en profitant de l’interruption du mois de février. Mais selon nos informations, Jean-Michel Blanquer n’y serait pas vraiment favorable. « Blanquer, c’est souvent la boussole qui montre le sud », ironise une ministre influente.
Un autre débat agite encore l’exécutif: le sort des commerces dits « non essentiels ». Bercy et certains proches du président affirment ne pas vouloir « se reprendre dans la figure le débat sur ce qui est essentiel ou ce qui ne l’est pas ». Des jauges restreintes, des créneaux d’ouverture ou des prises de rendez-vous obligatoires pourraient toutefois être envisagés pour les commerçants. Mais l’exécutif redoute de tenir un discours contradictoire. Un conseiller s’interroge par exemple: « comment expliquer aux parents que leurs enfants doivent rester à la maison mais qu’on peut toujours se rendre chez le coiffeur? » La question des limitations de déplacement sur le territoire national est aussi sur la table. Selon nos informations, le Premier ministre a sondé les parlementaires sur cette question ce jeudi après-midi.