Le Beauvau de la sécurité sous l’œil sénatorial

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Face à la caméra reçoit, ce samedi 9 octobre, le sénateur Jérôme Durain. Ce dernier s’est rendu avec un autre collègue et deux autres députés au Beauvau de la Sécurité. Comme pour le Ségur de la Santé, c’est temps de discuter de sécurité… avec tous les acteurs, à un moment où le sentiment d’insécurité, et ce n’est pas nouveau, s’amplifie. Ce Beauvau se termine le 14 septembre par l’annonce, à Roubaix, par le Président, des mesures qui devraient être prises en 2022. Jérôme Durain reconnaît que le gouvernement Macron a fait quelques efforts au niveau de la police en augmentant, par exemple, leur effectif (le président Sarkozy avait, lui, supprimé 10 000 postes). Jérôme Durain voit plutôt ce Beauvau comme une commission paritaire entre patrons et salariés (Policiers, Gendarmes) et un excellent moyen de communication. Ce n’est pas, comme cela était prévu, un vrai travail de fond sur la sécurité, les forces de l’ordre, la justice où le nombre de réformes est important et nécessaire… des réformes structurelles…

Voir aussi en vidéo, le Beauvau de la sécurité vu par le syndicat majoritaire de la police Alliance

 Le Beauvau de la Sécurité

Le 14 septembre 2021, à Roubaix, le Président de la République annonce les grandes lignes du Beauvau de la sécurité commencé en février. Après le Ségur de la santé, le gouvernement appelle, le 1er février, les policiers et les gendarmes, les élus et les citoyens à discuter lors de 15 de tables rondes nationales* (7) et régionales** (9), du devenir de la sécurité. Force est de constater que les citoyens, notamment les associations de défense des Droits de l’Homme, ont été peu associés aux diverses discussions. En janvier 2021, avant le lancement du Beauvau de la Sécurité, le Président Macron indique les objectifs de ce grand rendez-vous (qui a duré plus longtemps que prévu) :  » améliorer les conditions d’exercice des forces de l’ordre et consolider le lien de confiance avec les Français. Il dit :  » il y a urgence à agir pour le beau et indispensable métier qui consiste à garder la paix « . Ce Beauvau de la sécurité doit déboucher en 2022, après les élections présidentielles, sur une loi de programmation. [Selon le CEVIPOF, en mars 2021, 69% des Français font confiance à la Police, mais chez les 18-24 ans, la confiance dans la police « chute quant à elle de 10 points entre 2020 et 2021, passant de 62 % à 52 % »]

Le Président annonce donc, ce 14 septembre, une modification de l’IGPN*** (Inspection Générale de la Police Nationale, la Police des Polices, les  » Boeufs-carotte  » comme les appellent les policiers) et de l’IGGN (Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale)… : peut-être des civils à la tête de ces deux structures qui contrôlent les policiers et les gendarmes. Une réforme qui ne va pas assez loin pour beaucoup de défenseurs des Droits de l’Homme qui conteste l’impartialité de la structure notamment celle de la police. L’IGPN est composé de 75 % de policiers.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin

Le Président annonce aussi la création d’une instance parlementaire chargée de contrôler et d’évaluer le travail des forces de l’ordre. Il promet un milliard d’euros, dont 500 millions en 2020, pour moderniser matériellement, et ce n’est pas un luxe, police et gendarmerie…de nouveaux téléphones et tablettes numériques, un parc automobile renouvelé, des caméras portées par les forces de l’ordre de leurs missions généralisé et à la hauteur de ceux qu’on leur demande (actuellement, la caméra n’a plus de batterie, donc devient inutile, au bout de deux heures…!), le développement des amendes forfaitaires pour alléger le travail administratif, un nouveau costume (les bénéficiaires n’ont pas été consultés) et surtout, aussi, une réforme et un allégement de la procédure pénale pour là aussi diminuer le temps de la paperasse. Cette mission est normalement confiée au Garde des Sceaux qui doit rendre sa copie dans 3 mois…

*TABLES RONDES THÉMATIQUES du Beauvau

**TABLES RONDES RÉGIONALES

*** IGPN

Créée en 1854, l’IGPN est composée de 285 agents : une centaine d’enquêteurs, des auditeurs, des juristes, un magistrat et des apprentis. Ils contrôlent l’action de la Police nationale et de la préfecture de police de Paris.
Le principal est celui de l’indépendance. En effet, l’IGPN est composé de policiers enquêtant sur d’autres policiers. Depuis 2019, l’IGPN est dirigée par la commissaire de police Brigitte Jullien. L’IGPN est rattachée à la direction générale de la Police nationale, qui dépend du ministère de l’Intérieur.
L’an dernier, sur les 1101 enquêtes menées, 532 enquêtes portent sur l’usage de la force «représentant un peu moins de la moitié du portefeuille des services d’enquête de l’IGPN (48,5 % des enquêtes judiciaires). Ce nombre est en baisse importante par rapport à 2019 : – 39 %».

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