La condamnation de l’État « pour inaction climatique » marque « une première victoire historique pour le climat et une avancée majeure du droit français », salue le collectif « l’Affaire du siècle » dans un communiqué diffusé mercredi 3 février. Il rappelle avoir lancé cette action en justice il y a plus de deux ans avec le soutien de « 2,3 millions de personnes ». Pour le collectif qui exulte d’avoir « gagné » sur les réseaux sociaux, « ce jugement marque aussi une victoire de la vérité : jusqu’ici, l’État niait l’insuffisance de ses politiques climatiques, en dépit de l’accumulation de preuves : dépassement systématique des plafonds carbone, rapports du Haut Conseil pour le Climat, etc. »
Les ONG requérantes dans « l’Affaire du siècle » « espèrent un jugement plus historique encore au printemps : l’État pourrait être condamné à prendre des mesures supplémentaires sur le climat« , ajoute le communiqué. « C’est une grande victoire », salue de son côté la directrice générale d’Oxfam Cécile Duflot sur franceinfo mercredi. « Le jugement est d’une grande qualité, il montre la réalité de la crise climatique et les manquements de l’État », apprécie l’ancienne ministre. « On espère gagner sur les injonctions à agir », ajoute-t-elle. Le tribunal a en effet accordé deux mois au gouvernement avant de se prononcer sur l’injonction à agir qu’avaient demandé les associations. Les juges attendent les observations des ministres compétents avant de décider.
“L’État est au pied du mur, il a deux mois pour prouver qu’il faut replacer la France sur une bonne trajectoire”, souligne le directeur général de Greenpeace, appelant à “tirer vers le haut” le projet de loi issu de la convention citoyenne pour le climat, qui sera présenté en mars à l’Assemblée.
« Si la justice peut imposer, y compris pour les quelques mois qui restent à Emmanuel Macron, d’en faire beaucoup plus, c’est une bonne nouvelle », a également réagi Yannick Jadot, ce mercredi au micro de franceinfo. L’eurodéputé Europe Écologie Les Verts a salué « une très belle nouvelle, parce que c’est une mobilisation citoyenne, parce que des associations ont porté ça avec force ». Yannick Jadot y voit aussi, cependant, « une très triste nouvelle, parce que ça veut dire que des associations, des citoyens sont obligés d’imposer par la justice l’action climatique. Alors qu’on devrait, au regard des alertes scientifiques, avoir des gouvernements mobilisés autour de la question climatique ». « Ce n’est jamais une bonne nouvelle quand les citoyens rappellent les États à leurs responsabilités », conclut-il.