C’est un premier épilogue pour Patrick Balkany, après cinq mois d’incarcération, six audiences consacrées à des demandes de libération ou d’aménagement de contrôle judiciaire. La cour d’appel de Paris a autorisé, mercredi 12 février, la mise en liberté pour raisons de santé du maire Les Républicains (LR) de Levallois-Perret, 71 ans. Incarcéré depuis le 13 septembre, il a été condamné pour fraude fiscale puis pour blanchiment aggravé.
La cour, qui s’appuie sur une alarmante expertise médicale, a constaté que la dégradation de l’état de santé de Patrick Balkany est « difficilement compatible avec la détention ». Elle « libère » donc le maire de Levallois et lui impose un contrôle judiciaire léger, sans caution, dans le dossier de fraude fiscale comme de blanchiment. Les conditions posées à l’élu sont les suivantes : fixer sa résidence au moulin de Cossy, interdiction de sortir du territoire national et obligation de se présenter deux fois par mois à la gendarmerie. L’ancien baron des Hauts-de-Seine est sorti de la maison d’arrêt parisienne de la Santé peu avant 18 heures mercredi.
Son épouse et maire par intérim de la ville, Isabelle Balkany, a accouru devant la prison de la Santé, à Paris, dès la nouvelle de sa libération. « On rentre à la maison », a-t-elle déclaré à la presse, tout en conversant avec son époux au téléphone. « C’est évidemment ce que j’espérais, c’est ce qui est justifié », a réagi l’avocat du maire, Romain Dieudonné. « La cour n’a pas fait de cadeau à Balkany, c’est juste que la situation médicale indiquait que ce n’était plus possible », a-t-il insisté.
Les Balkany sont soupçonnés d’avoir dissimulé 13 millions d’euros d’avoirs au fisc entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas, Pamplemousse à Saint-Martin et Dar Guycy à Marrakech. S’ils ont reconnu quelques « fautes » et la propriété de la villa antillaise, ils contestent vigoureusement le montant des avoirs en cause et se targuent de n’avoir jamais détourné « un centime d’argent public ». Le couple, qui a finalement choisi de se retirer de la course aux municipales de mars, continue de nier la possession d’un riad à Marrakech, en dépit des peignoirs brodés aux initiales « PB », des livres dédicacés, des meubles payés par Isabelle Balkany retrouvés dans la villa saharienne.