Ce soir mardi 6 novembre au Studio 70, on assiste à un Lecture-Spectacle « Chers Parents 1914-1919 » d’après les lettres d’un poilu Louis Menand. Ce moment est organisé dans le cadre des festivités du Centenaire de l’Armistice de 1918 de la Ville de Chalon. C’est la responsable des Archives de Chalon, Estelle François qui a invité Madame Lieby à présenter son spectacle en ouverture et dans le cadre de la programmation 1918-2018 Chalon dans la Grande Guerre.
Ce spectacle est écrit, mis en scène et joué par sa petite-fille Emmanuelle Lieby, bien connue des Chalonnais comme une conteuse talentueuse des histoires pour enfants et aussi de notre patrimoine. Le soldat Louis Menand, (décédé en 1986 à 93 ans), raconte à travers de la correspondance échangée avec ses proches, le vécu quotidien d’un soldat de la Première Guerre mondiale.
Mais c’est quoi un au fait un POILU ?
La première mention officielle du terme » poilu » date de 1761 (Dictionnaire grammatical). Dans le secteur militaire ce terme voulait dire que c’était un soldat combattant, qui n’avait pas le temps de se bichonner, raser et laver, car il avait des choses plus importantes à accomplir et dans ce sens c’était un brave, qui méritait toute l’estime de la société ! Dans le langage familier, le mot poilu désignait aussi à l’époque quelqu’un de courageux et viril.
Dans les casernes, le poilu était soit l’homme d’attaque, qui n’a pas froid aux yeux, soit l’homme tout court.
Depuis 1914 on a commencé à donner ce surnom aux soldats français de la Première Guerre mondiale qui étaient dans les tranchées. Ils avaient le droit de correspondre régulièrement avec leurs familles et c’est grâce à ces lettres, 700 au total, d’un poilu de chez nous, que nous pouvons aujourd’hui avoir une idée plus précise des événements le plus souvent tragiques, qui se sont déroulés dans les tranchées il y a 100 ans maintenant.
La vie dans les Tranchées de 1914 à 1919 selon Louis Menand et les nouvelles de sa famille.
Comment commencer et résumer une histoire de plus de 700 lettres ? Comment écrire la petite histoire dans la Grande Histoire ? L’actrice et conteuse Emmanuelle Lieby, nous raconte avec émotion la découverte de ces lettres dans une grande armoire au grenier à Mercurey (Bourgneuf-Val d’Or à l’époque). Elle nous lit certaines de ces lettres, plusieurs fois elle chante des chansons du temps de la Grande Guerre et elle implique aussi les spectateurs dans la lecture de cette correspondance.
Les lettres que Louis écrivait à sa famille commençaient toujours par « Chers parents ». D’une manière chronologique, Emmanuelle nous raconte les petites histoires d’une famille bourguignonne, à travers la famille Menand, touchée comme toutes les familles à l’époque par la séparation, la maladie, les blessures, les permissions avec ses retrouvailles. Elle conte les incertitudes quant à la fin de cette guerre sans fin !
Louis décrit d’une manière très directe ce qu’il vit là-bas dans le Nord-est : « ses corvées, « nous sommes 3 dans 2 lits », « la soupe au bœuf était excellent », sa première marche de 16 km, ses 2 camarades malades de la grippe espagnole, un autre qui a la rougeole ! » Suivent très régulièrement des lettres et des colis des parents de Louis morts d’inquiétude : « Ne prend pas froid, ici au village un tel est décédé, les hommes se font rares dans la vigne, etc. ». Nous les spectateurs pouvons suivre mois par mois l’évolution de ce poilu dans les tranchées, les bombardements, les repas froids, les marches et les attentes immobiles, ses camarades blessés ou tués, les boches qui s’approchent et lancent des obus, les étés très chauds, les hivers bien froids. Nous souffrons avec lui et espérons à une fin heureuse pour lui et sa famille.
En 1917 on se dit « la paix sera bientôt là ». Mais avant la fin de la guerre, notre poilu Louis sera blessé, mais sauvé par l’épaisseur de sa correspondance sur sa poitrine. Le 11/11 l’Armistice est signé, bientôt Louis et ses camarades peuvent rentrer et commencer enfin la vie dont ils avaient rêvé !