Pour le retour des gardiens de la paix

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Sous les projecteurs de CTV, reçoit le secrétaire régional du syndicat de police Alliance, M. Stephan Ragoneau.

Cette émission plateau a lieu en pleine actualité et en plein divorce grandissant entre la police et une partie de la société : discussion de la loi de « Sécurité globale », de son article 24 qui fait polémique dans de nombreux milieux en portant atteinte à la liberté de la presse, brutalités policières comme le dit le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin, ou violences policières, comme le disent beaucoup d’autres, de ces derniers jours comme le 23 novembre l’évacuation du campement illicite de migrants, de la place de la République, le tabassage dans le 17e arrondissement de Paris, le samedi 21 novembre, à l’intérieur de son studio et à l’extérieur du rappeur, producteur noir Michel Zecler. Rappelons que les 4 policiers incriminés (dont 2 sont en détention) sont présumés innocents… Espérons que la justice sera, contrairement à son habitude, un peu plus rapide à en juger… !

Il paraissait important et normal de donner la parole à ceux qui, après avoir été applaudis après les attentats de Charlie le 7 janvier 2015, sont maintenant critiqués, malmenés, menacés, insultés par une partie de la population. Inquiétant de voir de vieilles dames parisiennes manifestantes dirent qu’elles ont peur de leur police. D’où vient cette fracture grandissante ente la population et sa police (et sa gendarmerie dans une moindre mesure).

Cette émission va essayer d’apporter quelques réponses vues du côté de la police. Seront donc abordés le manque de moyens matériels et humains de la police* (et de la justice), les conditions de travail, les commissariats et les matériels souvent vétustes, une formation initiale passée de 12 mois à 8 mois, le rôle de l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale), la mise en pâture sur les réseaux sociaux, par certains anonymes, de policiers (nom, prénom, adresse, photo de la famille, appel à la vengeance, voire au meurtre). En 2019, il y a eu 19 décès lors d’intervention et 117 blessés, 59 suicides dans la police. Non, on n’oublie pas, de l’autre côté, les Gilets jaunes éborgnés, les blessés, les morts, les journalistes malmenés…

Le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin reconnaissait, lors de son audition devant la commission des lois du parlement le 30 novembre, des problèmes structurels dans les forces de l’ordre, le manque de moyens, le manque de chef, de sous-chefs, de corps intermédiaire d’encadrement. Il envisagerait une réforme de l’IGPN (un civil à sa tête) mais pas, comme en Grande Bretagne, son indépendance, ce que réclame Amnesty International depuis des dizaines d’années. Il insistait pour déclarer « que les individualités ne sont pas un tout » , ce que partage CTV (Notre police, notre gendarmerie est, selon nous, républicaine, il faut simplement que les « brebis galeuses, violentes, racistes, fascistes, ne respectant pas la loi » soient sanctionnées et exclues sans être protégées par leurs pairs. Les forces de l’Ordre doivent être exemplaires).

Le problème des Forces de l’Ordre est un problème ancien, il ne date pas de la présidence Macron mais de bien plus loin, : suppression de la police de proximité, diminution des effectifs, des moyens, avec des tâches de plus en plus nombreuses à faire.

Espérons que les policiers, gendarmes, CRS,  gendarmes mobiles, Bac… passeront de Forces de l’Ordre à celui de Gardiens de la Paix républicaine et les mots ont un sens… sens qui est souvent perdu dans de nombreux discours slogans… et que la population reprendra confiance en ceux qui assurent leur sécurité et garantissent leurs liberté, nécessaires à toute démocratie.

  • * Selon le journal « 20 minutes » (octobre 2016), il y a eu 13.000 suppressions de postes réparties équitablement entre police et gendarmerie, mais aussi des emplois créés, comme les 2.700 adjoints de sécurité dans la police. Résultat, les effectifs cumulés sont passés de près de 249.700 fonctionnaires en 2007 à environ 240.500 en 2012. Plus de 9.000 emplois en moins, de fait, et un solde négatif proche des 10.000 suppressions dont se défend Nicolas Sarkozy.

Le syndicat de police Alliance

Créé le 8 juin 1995 par le regroupement du Syndicat Indépendant de la Police Nationale (SIPN) et du Syndicat National des Enquêteurs et des Policiers d’Investigation (SNEPI), Alliance Police Nationale regroupe aujourd’hui plus de 30 000 adhérents.

Particulièrement attachée aux institutions de la République, au code de déontologie de la Police Nationale et aux principes de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, l’organisation défend les intérêts moraux et professionnels des policiers en charge de la Paix publique, des Investigations et de l’Ordre public.

Source Syndicat de police Alliance

A lire « Parole de flic » du journaliste Jean-Marie Godard, qui s’est infiltré quelques mois dans la police – paru en janvier 2018 :

lls s’appellent Tony, Betty, Manu, Yasmine, Sylvie, Mélissa, Mourad, Corinne, Jeff. Ils travaillent à Calais, à Marseille, en Seine-Saint-Denis… La plupart du temps, vous ne les remarquez pas… sauf quand vous en avez besoin.
Pourtant ils sont là. Travaillant au contact de la rue, de la violence, de la misère sociale et de la mort. Jouant les assistantes sociales, luttant contre le terrorisme, œuvrant au maintien de l’ordre.
Voici le vrai visage des 149  000 flics de France.
C’est une police épuisée, sollicitée à l’excès, en mal de repères, que nous donne à lire le journaliste Jean-Marie Godard. Un an d’immersion pour cerner au plus près la réalité de la police de France. Et le tableau qu’il brosse fait froid dans le dos.
Des commissariats insalubres. Des planques nocturnes payées 97 centimes d’euro de l’heure. Des voitures poubelles chargées comme des chars d’assaut pour intervenir au pied levé sur des attaques terroristes. C’est le quotidien de ces flics envoyés au front avec un matériel usé jusqu’à la corde.
Bienvenue dans le monde de ceux qui vous permettent de dormir tranquilles la nuit.

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