Au service des délaissés de la Rue

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18 h 45, comme tous les soirs lors du plan grand froid, 4 ou 5 des 30 bénévoles du Samu social de la Croix rouge se retrouvent impasse de la tranchée pour préparer leur maraude qui peut durer jusqu’à 23 h. Par temps plus clément, elle a lieu les lundi, mercredi et vendredi. Ils préparent la soupe, le café, les kits petits déjeuner du lendemain. Avant de se lancer dans le froid, ce soir – 3 °, le référent de la maraude téléphone au 115 pour faire point et éventuellement secourir des personnes signalées par des particuliers. Les bénévoles chargent ensuite le véhicule équipé d’une table, de kits d’hygiène, d’eau, de papier toilette, de sacs poubelles, de couvertures…

Et c’est parti… Le tour de ville commence à la recherche de gens en détresse ou en demande. Des petits arrêts ont parfois lieu auprès d’habitués qui logent dehors ou dans des camping-cars. Le camion s’arrête ensuite à deux points fixes, l’un Place de Beaune, l’autre en gare routière. C’est le temps de la soupe qui est un peu un prétexte même si sa chaleur fait du bien.

L’important, c’est, surtout, la rencontre, l’écoute, la compréhension et le respect. C’est tout cela, que ce soir, comme tous les soirs, depuis fort longtemps que les habitués Gigi et Nono viennent chercher ici à l’arrêt place de Beaune. Gigi et Nono ne couchent pas dans la rue. Ils ont un appartement et un RSA pour deux. Et un chien. Le chien, c’est très important pour les délaissés de la rue, de la vie. Le chien, c’est de la protection, de la chaleur, de la présence et de l’affection. Le chien n’a pas de préjugés… Et Nono donnerait tout pour son chien. Nono fait parfois les poubelles des magasins…Il y trouve de bonnes surprises, en ces temps de fête, des huîtres, de la dinde… Nono est un partageur. Il a fondé l’association des glaneurs. Récupérer après les marchés, les invendus, les jetés pour les redonner aux plus pauvres, c’est ce qu’il faisait avec d’autres. Pour Gigi son vœu de 2017, c’est d’emmener avec son scooter et une carriole sa Nono à Chartes, sa ville… Bien sûr avec le chien…!

Ce soir, seulement deux personnes sur chacun des lieux d’arrêt viennent prendre la soupe et discuter. C’est une règle qui semble général, le grand froid ne fait pas sortir les demandeurs.

Le Samu social ne s’occupe pas de la bobologie, des soins qui sont de la responsabilité du Samu, le 15, ou des pompiers, le 18. Il ne gère pas non plus l’hébergement individuel ou collectif qui est lui de la responsabilité du 115.

Certains SDF ne veulent parfois pas être hébergés pour des raisons personnelles ou parce que leurs chiens, parfois leurs seuls amis, ne sont pas admis.

Après la gare, nos bénévoles vont continuer leur maraude…prêts à aider, à être là…parce que, pour eux, en somme, ce qui compte, c’est l’Humain. Et parcourir la ville, les soirs de froid, de grand froid ou de chaleur,  avec leurs gilets fluo orange… c’est tout simplement être Humain… Beaucoup devraient se souvenir de cela et aussi de ne pas oublier que la Rue, pour beaucoup, n’a pas de saison…!

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