Bolloré prend le contrôle d’ Europe 1, un basculement historique

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« Eh bien, ce sera sans nous ! » C’est ce qu’ont signifié 73 salariés d’Europe 1 en se portant candidats à la rupture conventionnelle collective, prévue, à l’origine, pour 39 départs seulement. Et la brutale exécution de Nicolas Canteloup fera encore basculer des indécis, c’est sûr. Depuis des jours, chacun retenait son souffle en entendant l’humoriste tester les limites de sa liberté avec des banderilles contre Vincent Bolloré, nouvel actionnaire à 27 % du groupe Lagardère, propriétaire de la station : oseraient-ils toucher à Canteloup, un des emblèmes d’Europe 1, seize ans de maison, meilleure audience, sous contrat pendant encore un an ? « Ils » ont osé.

L’un part, d’autres arrivent : les transfuges de CNews et Canal+, toutes deux à la main de Bolloré, vampirisent la grille de rentrée. Voir « leur » radio liée à la chaîne info « qui s’illustre à longueur de journée par un activisme politique fortement ancré à droite, voire parfois à l’extrême droite » a conduit les salariés à faire grève cinq jours, fin juin. Effet ? Zéro ! Ainsi, s’étrangle Olivier Samain, délégué du Syndicat national des Journalistes, « l’antenne d’Europe 1 a-t-elle été abandonnée le 14-Juillet à CNews durant 2h50 » : elle a diffusé en simultané le son du programme télé, « or, un défilé militaire, ce n’est pas radiophonique ! » Avec l’aimable complicité du PDG Arnaud Lagardère, Vincent Bolloré déroule son plan d’annexion sans faillir.

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